« Dès la première heure de l’opération, le trafic automobile intra-muros a chuté de 52% par rapport au dimanche précédent à la même heure, et de plus de 56% par rapport au dimanche 2 octobre 2016 à la même heure ». Dès les premières heures, Christophe Najdovski, l’adjoint au transport de Anne Hidalgo s’est félicité dans un communiqué. Dimanche 1er octobre se tenait la journée sans voiture dans le centre de Paris.
Une manifestation soutenue et même encouragée par la mairie. « Merci à tous les Parisiens et Franciliens, très nombreux dans les rues de #Paris, qui ont respecté et participé à la #JourneeSansVoiture », Anne Hidalgo sur Twitter. Une première avancée dans la politique du Paris sans voiture. Un combat dont la mairie s’est faite chef de file avec notamment l’installation de pistes cyclables qui ont fait polémiques.
La pollution atmosphérique et sonore en baisse à Paris
Mais la première indication c’est avant tout la pollution. Car c’est pour lutter contre celle-ci que la politique anti-voiture a vu le jour. Le résultat de Airparif sur Twitter est sans équivoque. Une baisse de -20% pour le dioxyde d’azote (en moyenne entre 11H et 14H), allant même jusqu’à -25% aux environs de 13 heures. Cette baisse a été comparée avec un dimanche classique avec les même conditions climatologiques, c’est à dire le 10 septembre dernier. La journée sans voiture est donc un succès de ce côté là.
Autre pollution, la pollution sonore. En effet, les automobiles sont parfois bruyantes. Mais Bruitparif est beaucoup plus mitigé que son confrère. En effet la baisse serait de 1,5 décibels… Ce qui est peu, la moyenne étant située aux alentours de 70 dB. Malgré tout, sur des endroits très fréquentés de la ville de Paris, le niveau a chuté de 5,4% soit une baisse de 2,7 dB. Moins de pollution atmosphérique, moins de bruit, la nouvelle édition de Paris sans voiture semble avoir été un succès.
Trop de dérogations lors de la journée sans voiture
Mais sur le terrain, les avis sont mitigés. On dénote notamment le coût d’une telle opération. En effet, 560 agents municipaux et 400 agents de la préfecture ont été mobilisés. Servant ainsi à opérer sur les 113 barrages filtrants installés autour de la ville. Une organisation minutieuse mais dont le coût n’a pas été communiqué par les organisateurs. D’autant que certains défenseurs du projet se sont plaints du taux de dérogations accordées.
VTC, Taxi, bus, livraisons, véhicules de déménagement autorisés, autocars de tourisme… Tant de véhicules qui empêchaient tout de même certains piétons d’occuper tout l’espace bitumé de la capitale.
Anne Hidalgo en guerre contre les automobilistes
Les opposants de leur côté se sont réunis sur le périphérique afin de protester contre cette politique. Sur les Echos, un manifestant a même déclaré:« Après les voitures qui la mairie de Paris va-t-elle interdire la prochaine fois, les habitants ? ». Un hyperbole qui correspond tout de même au discours de Michel Romanet-Perroux, président de l’Union pour la défense de l’égalité et de la liberté de circuler motorisé (UDELCIM). Selon lui, la décision a été prise sans concertation et parle de « diktat » de la mairie de Paris.
Pas sûr qu’ils apprécient donc les déclarations de la maire de Paris dans les colonnes du Parisien. « Un jour, le périphérique ne sera plus une autoroute », a déclaré Anne Hidalgo.