Il y a mis fin en quelques phrases. Le projet de Cambridge à la Française que devait incarner Paris Saclay a été enterré par Emmanuel Macron lors de sa visite sur le site le 25 octobre 2017. Un divorce donc entre l’université Paris-Sud et une alliance d’écoles autour de l’Ecole polytechnique. Une décision qui ne fait pas office de surprise pour les intervenants, même si dans les colonnes du Monde, Marie Leprêtre, déléguée régionale à la CFDT Ile-de-France évoque sa déception. Siégeant au Conseil d’Administration, elle déclare: « il a fallu attendre dix ans pour découvrir que Polytechnique veut faire cavalier seul avec ses écoles ? C’est un véritable échec, un immense gâchis. Mais maintenant il faut avancer ».
Actuellement le plateau Paris Saclay regroupe 11 000 enseignants-chercheurs, 76 000 étudiants et dépose près de 400 brevets par an. Un pôle d’excellence salué comme il se doit par le président de la République qui évoque dans son discours « un coeur battant à la Française ». Actuellement, la part scientifique du site de Paris Saclay représente entre 15 et 20% de toute la recherche scientifique nationale.
Un mariage forcé voué à l’échec
Selon le Monde, si le projet a échoué, c’est notamment par la difficulté de certaines écoles à travailler ensemble et sur un système commun, incriminant principalement Polytechnique. Etablissement le mieux classé dans les classements internationaux comme celui de Shanghai. Malgré tout, le président de la République tient à conserver le monopole scientifique de Saclay. « Je fais le pari qu’un tel écosystème sera capable de faire éclore une licorne dans les toutes prochaines années », a-t-il déclaré, même s’il prend conscience qu’une université complète, comme proposée dans le projet initial est malheureusement tombé à l’eau.
Si la déception est présente chez certains protagonistes du projet, ce n’est pas le cas de Valérie Pécresse. La présidente de la région Ile-de-France et ancienne ministre de l’Enseignement Supérieur a en effet salué la décision d’Emmanuel Macron, expliquant que ce mariage forcé ne faisait que ralentir l’avancée du projet.
Paris Saclay reste un pôle d’activités hors-norme
« La bonne gouvernance de ces deux pôles garantit désormais leur rayonnement accru et leur capacité à accueillir de nouveaux acteurs », a ensuite ajouté Emmanuel Macron. Estimant que « la clarté et la lisibilité de nos organisations sont devenus des éléments essentiels de notre attractivité pour les meilleurs étudiants comme pour les meilleurs chercheurs ». Actuellement, le pôle Paris Saclay représente 350 000 emplois, dont 10% en recherche et développement.