Les élus locaux se mobilisent de plus en plus autour du projet du Grand Paris Express. La première raison est avant tout le coût. Si le projet initial était évalué à 28 milliards d’euros, il s’avère que la somme à débourser aujourd’hui atteint finalement 35 milliards d’euros. Une augmentation de 7 milliards qui inquiète les élus et aussi les sénateurs, comme c’est le cas de Laurent Lafon, Sénateur UC, qui a interrogé les ministres sur le projet lors des Questions au gouvernement le 26 octobre dernier. Ce dernier s’est posé la question sur « l’origine de ses dépassements budgétaire » et comment les financer.
Si le sénateur accepte que ce projet soit « un puissant levier économique et de construction de logements pour les territoires et les communes », il demande certaines réponses. Notamment autour des différentes rumeurs sur la non-construction de certaines lignes et gares, ou sur la priorité de construction de certaine zones aux dépends de certains territoires. « Les élus du Val-de-Marne sont inquiets : il ne faudrait pas que l’organisation des Jeux conduise à donner la priorité aux réseaux desservant les sites olympiques, au détriment des autres », explique le dépité dans les colonnes du site Batiweb.
Le gouvernement ne répond pas totalement aux élus
Pour les réponses, c’est Brune Poirson, secrétaire d’Etat auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire, qui a répondu. Précisant que « le Grand Paris Express redessine véritablement la géographie de l’Ile-de-France en réduisant l’opposition entre Paris et ses banlieues. Il facilitera la mobilité quotidienne des franciliens. Elle a d’ailleurs affirmé que les créateurs du projet et le gouvernement souhaitaient « préserver les objectifs du projet qui, je le répète, est absolument essentiel pour l’Ile-de-France ».
Ajoutant par la suite que « le préfet de région a été chargé de faire un point précis sur le programme de réalisation du Grand Paris Express, et le préfet a remis son rapport au Premier ministre à la fin du mois de septembre. Ses propositions sont actuellement en cours d’analyse, et le gouvernement annoncera ses choix très prochainement ». Ce qui permet de dire qu’un calendrier des constructions devrait être rapidement dévoilé par le gouvernement.
Un grand flou sur deux lignes du Grand Paris Express
Cependant, si la volonté du gouvernement est de conserver le projet, la secrétaire d’Etat n’a pas levé les inquiétudes des élus, ni fait taire complètement les rumeurs. En effet, deux lignes sont fortement menacées dans le projet pour la question budget. La première a avoir été évoquée est la ligne 18 qui devrait rejoindre Nanterre à Saclay en passant par les Yvelines et Saint-Quentin-en-Yvelines. Jugée peu rentable, la menace avait été évoquée par Emmanuel Macron qui s’était attiré les foudres de Valérie Pécresse, la présidente de région, ancienne élue locale des Yvelines.
La deuxième ligne menacée était celle de la Seine-Saint-Denis. La ligne 16, reliant Saint-Denis à Noisy-Champs avait été jugée moins prioritaire que la 17 reliant à l’aéroport Charles de Gaulle. Ce qui avait passablement agacé les élus des communes touchées, expliquant que leurs zones territoriales seraient fortement touchées par le manque de cette infrastructure qui devrait dynamiser la région. A savoir que le Grand Paris Express doit entrer en service en 2023. C’est le plus grand chantier d’Europe avec la construction de 200 km de voies et près de 68 gares.