Lionel Louasil fait partie de cette nouvelle génération d’entrepreneurs: les entrepreneurs éco-responsables. Cet ancien responsable maintenance dans une usine agroalimentaire, a repris un moulin à Poligné (35) sur un coup de foudre et un projet. Il voulait entreprendre, avec un impact environnemental le plus faible possible, et le souhait d’être utile. A savoir fabriquer un produit de première nécessité, en l’occurrence la farine. Le néo-meunier fourmille d’idées afin de rendre son entreprise la plus sobre possible énergétiquement, sans compromettre son équilibre financier ou le service client. Une stratégie qui compte différents axes:
Le développement d’un circuit court et la valorisation du local:
Développer un circuit court et la valoriser le local
Dès la repise du Moulin de Roudun en pleine période de Covid il a créé un magasin de vente directe, trois demi-journées par semaine, pour développer le circuit court auprès de clients particuliers. Son objectif à terme est réduire sa zone de livraison progressivement à 50km autour de Rennes et s’approvisionner dans une limite de 100km.
Innover et penser low-tech
Parce que la modernisation des machines créent souvent des situations de non retour, il veut que son outil de production puisse être facilement réparable, ou être réversible (continuer a produire à l’ancienne). Il a ainsi fait le choix de conserver et entretenir des machines anciennes. Cela permet d’avoir un indice de réparabilité fort (solides) et cela permet une bonne maintenance en interne. De plus cela permet alors de conserver encore pour longtemps un parc de machines performantes et doté d’un attrait esthétique hors du commun.
Rationaliser la production d’énergie
Pour améliorer le process et créer nouvelles sources, Lionel Louasil a pris décision de ne plus relier la turbine aux moteurs et de la brancher à un générateur. Ainsi il peut produire de l’électricité même quand le moulin n’est pas en activité. Cette installation, couplée à un variateur de vitesse, va considérablement améliorer la productivité et donc réduire le temps de production. Maintenant son projet est d’installer des panneaux photovoltaïques pour devenir complètement autonome, avec une production d’énergie différente en été (énergie solaire) et en hiver (énergie hydraulique).
Economie d’énergies, économie circulaire
Les bureaux sont en cours d’isolation pour conserver la chaleur produite par un poêle à pellets (pellet de son blé) installé tout récemment. Cela contribue à trouver une utilité finale aux déchets organiques produits par l’activité principale du moulin, le but de réduire, le cycle carbone de la production de blé. Côté livraison il dispose désormais de deux véhicules électriques pour aller chez ses clients. Des véhicules qui sont rechargés avec l’électricité produite par son Moulin. Et cela marche ! l’affaire se développe et de nouveaux projets se mettent en place.
Bref, limiter sa dépendance énergétique, son impact environnemental et miser sur des procédés éprouvés qui réduisent le recours à une technologie parfois fragile sont des choix entrepreneuriaux forts mais qui réussissent. Voilà ce que nous suggère l’histoire Moulin de Roudun qui n’a pas fini de tourner. Une réussite à découvrir dans ce reportage qui vous est proposé en partenariat avec Cerfrance.