Valérie Pécresse compte bien faire entendre sa voix. La présidente de la région Ile-de-France espère en effet maintenir le prolongement du métro parisien jusque dans les Yvelines. Département dont elle est élue. Le projet du Grand Paris Express, tel qu’il est présenté, le prévoit. Mais un de rapport Michel Cadot, Préfet de la Région Île de France paru dans le journal Le Monde, explique proposer une distribution des dépenses de la Société du Grand Paris. Notamment depuis que Bercy a évalué le coût à 35 milliards d’euros. C’est 10 milliards de plus que le coût initial prévu en 2012.
Dans ce rapport, c’est la ligne 18 qui est mise en danger par soucis d’économie. Cette ligne a pour trajet Versailles-aéroport d’Orly d’ici l’année 2030. Le but étant de permettre un réseau de transports en commun reliant le pôle industriel et universitaire de Saclay. Mais les prévisions annoncent une ligne désertée.
Une ligne entre Saclay et Orly et Versailles et Nanterre
C’est Pascal Auzannet, président d’Ixxi sur le Grand Paris Express, qui avait lancé la première pierre dans un rapport datant de 2012. « Dès le lancement des réflexions sur le Grand Paris la desserte de Saclay est apparue comme un point de blocage et considéré comme étant un « maillon faible » du projet », explique le rapport. Ajoutant qu’ « il est rappelé que le schéma d’ensemble prévoit pour la liaison Orly–Versailles un coût de 2 300 millions d’euros, valeur 2008 actualisé à 2 690 millions d’euros aux conditions économiques de 2012 ».
Le rapport conclut donc qu’« il découle de ce qui précède que les conditions pour l’acceptabilité politique sur la base d’un projet reliant Orly à Versailles dans sa totalité ne sont pas réunies. Par contre une première phase entre Orly et le CEA (Christ de Saclay) peut sérieusement être envisagée ».
Privilégier le plateau de Saclay par mesure d’économie dans le Grand Paris Express
Mais cette proposition n’a pas été retenue. La faute aux élus locaux de l’ouest qui souhaitent relier Versailles et Nanterre par une ligne de métro automatique. Mais dans les colonnes du magazine Grand Paris Développement, Emmanuel Macron avait laissé encore une fois planer le doute sur une solution moins onéreuse. « Il n’est pas interdit de se demander si un mode de desserte peu onéreux ne serait pas susceptible de se substituer à un autre très onéreux. Je pense à la desserte de Saclay par la future ligne 18 », avait déclaré le président de la République.
Saclay nouveau centre d’activité prioritaire de l’Ile-de-France ? Il faut dire que le site a été sélectionné pour accueillir l’exposition universelle de 2025. A condition que la candidature de la France soit retenue en novembre 2018. Une situation qui pousse donc à privilégier l’Essonne au profit des Yvelines. Une ligne reliant Paris à Saclay et une autre entre Nanterre et Versailles. Mais que faire de Saint-Quentin en Yvelines ?
Les Yvelines et le Grand Paris Express, terre de combat pour Valérie Pécresse
Une situation qui a poussé Valérie Pécresse à écrire une lettre au Préfet Cadot dont le Monde a eu accès. Si cette dernière rappelle déjà que le réseau routier est saturé, elle rappelle aussi que « seul un réseau ferré » peut permettre un désengorgement du pôle d’activité de Saint-Quentin-en-Yvelines. C’est d’ailleurs le second pôle d’activité à l’Ouest de l’Ile-de-France, derrière la défense. Il accueille 16 000 établissements français et internationaux. Un ensemble qui regroupe près de 145 000 emplois dans des secteurs d’activités diversifiés.
Mais si Valérie Pécresse souhaite donc permettre un accès aux Yvelines avec la ligne 18, elle n’occulte cependant pas le problème du budget. Notamment autour de la construction des 68 gares du réseau. « Certaines ont été pensées comme un geste architectural sans réfléchir à leur équation économique », explique la présidente de région. Cette dernière espère donc trouver un assainissement du budget par le coût de la réalisation, plutôt que de priver une zone d’un transport qu’elle juge nécessaire. Actuellement le nombre de voyageurs serait de 100 000 par jour si le métro s’arrêtait à Versailles. Il serait de 200 000 si la ligne se poursuivait jusqu’à Nanterre-La Défense.
Lettre de Valérie Pecresse Au Préfet d'Ile-De-France, Michel Cadot by Le Monde on Scribd
Les Yvelines, théâtre des Jeux Olympiques 2024 de Paris
Les Yvelines ne peuvent d’ailleurs pas se permettre d’occulter les transports en commun. En effet, si Saclay semble une priorité, il ne faut pas oublier l’attribution des Jeux Olympiques en 2024 à Paris. Selon le plan du comité d’organisation, une partie des épreuves se déroulerait dans ce département de l’Ile-de-France. Outre le golf, et l’équitation (Versailles), ce serait une partie des épreuves cyclistes qui se tiendrait à Saint-Quentin-en-Yvelines. Notamment avec l’utilisation du vélodrome national et de la colline d’Elancourt. L’enceinte du vélodrome peut en effet accueillir 5000 personnes par jour lors de la durée des épreuves, 6 000 pour la piste de BMX. Sans compter les spectateurs des épreuves de VTT et de course sur route.