Les emplois francs permettront « de lutter efficacement contre les discriminations à l’embauche et l’assignation à résidence ». C’est avec ces mots que Muriel Pénicaud, la ministre du Travail, a vanté la nouvelle mesure du gouvernement sur la thématique de l’emploi. L’expérimentation des emplois francs, qui a été votée par l’Assemblée Nationale, prévoit une prime aux entreprises qui embauchent un habitant d’un quartier populaire. « La mise en oeuvre du dispositif emplois francs est prévue à compter de 2020 dans le budget de l’emploi. Le gouvernement a décidé néanmoins d’accélérer sa mise en oeuvre par le biais d’une expérimentation sur un nombre limité de territoires en 2018 et 2019, de façon à conforter les paramètres d’efficacité de cette mesure avant sa généralisation », a ajouté la ministre.
Ce test se fera dans « 4 ou 5 régions, dans 4 ou 5 groupes de quartier », a précisé la ministre expliquant que le but est d’avoir « la capacité d’avoir un dispositif particulièrement efficace ». Une expérimentation grandeur nature qui a pour objectif de désenclaver les quartiers populaires sur la question de l’emploi.
Des emplois francs pour booster l’emploi dans les quartiers défavorisés
Cet amendement a été adopté dans le cadre du projet de budget de la mission travail et emploi. Cela prévoit donc une expérimentation à parti du 1er avril 2018. Un test de plus d’un an et demi qui sera donc finalisé le 31 décembre 2019. Pour le moment, les quartiers concernés ne sont pas encore fixée par arrêté. Selon le texte, cette mesure permettra aux associations ou aux entreprises de « bénéficier d’une prime pour l’embauche en contrat à durée indéterminée (à hauteur de 5 000 euros par an sur 3 ans maximum) ou en contrat à durée déterminée de plus de six mois (à hauteur de 2 500 euros par an sur 2 ans maximum) d’un demandeur d’emploi résidant dans un quartier prioritaire », a expliqué le gouvernement.
Une mesure qui avait échoué sous le quinquennat de François Hollande
« Nous mettons en oeuvre une mesure phare de la campagne afin de relancer et favoriser l’emploi des quartiers populaires », a expliqué le député LREM Aurélien Taché dans un communiqué. Selon lui cette mesure pourrait créer près de 20 000 emplois allant même jusqu’à 150 000 emplois d’ici 2019. Mais cette idée n’est pourtant pas une mesure nouvelle. En effet, c’est le député Thibault Bazin (LR) qui rappelle qu’une telle mesure avait déjà échoué sous le quinquennat de François Hollande. Lors du précédant quinquennat le dispositif avait été abandonné en 2014. Si l’objectif avait été de 10 000 emplois, seuls 250 avaient été signés.
Malgré tout, le ministère explique avoir pris les mesures nécessaires pour ne pas commettre les erreurs du précédant gouvernement. « Le public cible a été élargi à tout demandeur d’emploi et que le montant d’aide a été relevé pour être plus incitatif », explique le ministère. Ajoutant que « parce qu’ils visent l’insertion dans des contrats de droit commun, les emplois francs sont différents des contrats aidés, qui ont tendance à inscrire de façon durable les personnes dans un statut précaire ». Toujours selon Muriel Pénicaud, le coût d’une telle mesure serait évalué à 11,7 millions d’euros pour l’année 2018.