Des péages urbains à l’entrée de Paris, c’est ce qu’a évoqué Jean-Louis Missika au salon Autonomy vendredi dernier, annonce Le Parisien. L’adjoint à la maire de Paris en charge de l’urbanisme et des projets du Grand Paris, considère le dispositif comme logique dans la transformation urbaine de la ville.
Si la région Ile-de-France n’a pas encore donné son aval, l’adjoint d’Anne Hidalgo estime qu’il est nécessaire de « faire payer à son juste prix l’utilisation de l’espace public ». Toujours dans l’objectif d’atteindre une ville sans moteurs thermiques d’ici 2030, il voit dans les péages la mesure idéale. Autolib’s, vélib’s et développement des transports en commun constitueraient des alternatives suffisantes pour diminuer la circulation de voitures de particuliers dans le centre de Paris.
Mais la création de péages nécessite un budget d’envergure, qu’il faudrait additionner aux infrastructures qui doivent accueillir les voitures autonomes d’ici 2030. Néanmoins, les portiques écotaxe pourraient être réutilisés dans ce but. Après Milan et Londres, avec lesquels Paris vient de signer pour la suppression des énergies fossiles dans leurs métropoles, la ville veut encore affirmer son désir de protéger l’environnement. Mais à quel prix … ?
Des parking à l’entrée de la ville : une solution ?
Le péage urbain semble donc une idée de la mairie de Paris. Mais le chantier est considérable et nécessite un coût faramineux. D’autant que la mise en place du système peut s’apparenter comme très complexe dans une ville de deux millions d’habitants. Du côté de la région, on pense à une solution beaucoup plus simple dans la pratique. Car en plus du développement des transports en commun, Valérie Pécresse, présidente de région, souhaite engager des discussions autour de la construction de parkings à l’entrée de la ville. C’est ce qu’a confié Florence Berthout, maire du Vème arrondissement à Demain TV le 7 septembre dernier. « Elle souhaitait (Valérie Pécresse) se mettre autour d’une table pour créer des parkings aux abords de Paris (…) Des efforts considérables qui devraient pousser à travailler avec des partenaires et pas toute seule dans son coin ».
En dehors des coûts que le dispositif engendrerait, la question de l’esthétique se pose. Comment installer des places de parking aux abords de la ville lumière sans la dégrader ? Mais ce n’est pas le seul problème.
Quelles conséquences pour la petite couronne ?
Que ce soit les péages ou les parkings, une zone d’Ile-de-France va être donnée perdante, il s’agit de la petite couronne. Bloquer l’accès aux véhicules aux abords de Paris risquerait de déplaire aux riverains, qui se trouveraient submergés par l’affluence des voyageurs dans leurs quartiers. Le trafic ne serait donc pas réduit, mais concentré en périphérie de Paris. Ce qui ne ferait aussi que déplacer les zones de pollution de la ville de l’autre côté du périphérique.
De plus, il reste également à trouver un lieu pour la mise en place de ces parkings. En effet, si l’entrée en ville doit devenir payante pour les automobilistes ou deviendrait limitée, il sera indispensable de compenser par de vastes installations. Ces dernières nécessitent donc des espaces suffisamment grands. Quant à l’esthétique, un risque subsiste : dénaturer les villes. Pas sûr que les maires soient donc en accord avec le projet évoqué par Jean-Louis Missika.