Ce n’est pas pour invoquer un nouveau serment du jeu de paume dans la capitale des rois de France que les principaux élus locaux de droite des départements d’Ile-de-France se sont réunis le 17 octobre dernier. Mais plus pour marquer leur inquiétude face à la réforme de la métropole du Grand Paris. Celle-ci prévoit la disparition de plusieurs départements en petite couronne, de la fusion de la métropole et de la région et de l’élargissement des pouvoirs des maires. Ce projet ambitieux est pourtant sujet à de nombreuses critiques de la part des présidents des conseils départementaux de la région. Si bien que ces derniers ont uni leur force à Versailles devant le président du Sénat, Gérard Larcher, afin de présenter leur projet de « Métropole ambitieuse ».
Une union de la droite d’Ile-de-France qui supplante les autres élus?
C’est Pierre Bédier, chef de file Les Républicains du département des Yvelines, qui a mené ses collègues des cinq départements de droite de l’Ile-de-France à se liguer. Seine-et-Marne, Val-d’Oise, Yvelines, Hauts-de-Seine et l’Essonne ont donc conjointement unis leurs forces lors de cette rencontre versaillaise. Pourtant, lors d’une précédente interview avec DemainTV, François Durovray, président de l’Essonne, expliquait que tous les départements, malgré leur parti politique, se soudaient face à cette création de la métropole du Grand Paris. « Nous sommes tous contre. Ce à quoi nous sommes favorables, c’est la création d’une métropole régionale. Dans sa forme actuelle, cela crée une scission entre la grande et la petite couronne, avait-il déclaré.
Malgré tout, leurs revendications semblent aller dans le sens des autres présidents de départements qui souhaitent garder leur entité. « Nous nous battons pour une Métropole à l’échelle de la région avec des pouvoirs stratégiques comme ceux des transports routiers et du tourisme », a notamment lancé Patrick Devedjan, président des Hauts-de-Seine. Leur projet ? Une extension de la Métropole du Grand Paris à l’échelle de la totalité de l’Ile-de-France, qui maintiendrait alors les départements de la petite couronne.
La région et le gouvernement veulent plus de précisions
Une proposition qui est soutenue notamment par la région et sa présidente Valérie Pécresse. Cette dernière a estimé que cette nouvelle réforme territoriale « ne sert à rien ». De son côté, le Premier ministre Edouard Philippe (lui aussi encarté chez Les Républicains), a expliqué que ce flou perpétuel ne pouvait pas durer. Insistant sur le fait qu’Emmanuel Macron, le Président de la République, tiendrait une conférence sur le sujet.
Au niveau local, on s’inquiète surtout du pouvoir tentaculaire d’une métropole qui exclurait les départements de la grande couronne au profit du centre de Paris. Ce qui reviendrait à mettre en danger toutes les zones d’activités des départements éloignés. Comptant sur Roissy dans le nord ou sur le plateau de Saclay dans le sud, la perte de ces pôles serait préjudiciable pour certains départements. Créant ainsi une scission entre une partie de la région réservée aux riches, face à une zone périphérique abandonnée.