La semaine de l’emploi des personnes handicapées se généralise avec une dimension désormais européenne. Du 13 au 19 novembre Ladapt organise des événements autour d’un problème de société, celui de la précarité de l’emploi chez les personnes handicapées. Emploi accompagné ou emploi des jeunes, c’est sur ces thèmes que les diverses associations militent pour un meilleur accès à l’activité professionnelle. Elles échangeront d’ailleurs sur le sujet au cour de la semaine. Forums, conférences, salons, toutes les méthodes sont à prendre pour sensibiliser le grand public.
Sous-représentation des handicapés dans l’emploi
Malgré la législation en place, l’Adefiph, l’association de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des handicapés, observe une baisse de 170 000 euros dans la contribution des entreprises. Pourtant, le nombre de personnes déclarées handicapées ne cesse d’augmenter. En 2015, 7% de la population, soit 2,7 millions de Français sont reconnus en situation de handicap, contre 2,4 millions en 2014.
Paradoxalement à cette hausse, en fin mars 2017, Pole emploi enregistre 500 000 demandeurs d’emploi handicapés inscrits. Le nombre représente 8,5% des demandeurs d’emploi en général. Les personnes handicapées sont deux fois plus touchées par le chômage que le reste de la population, avec un taux de 19%. La précarité de l’emploi chez les personnes en situation d’invalidité perdure et les associations multiplient leurs actions.
Pour ceux qui ont la chance de ne pas en faire partie, 70% sont embauchés dans le secteur privé. La sphère publique engage très peu de personnel en situation de handicap. En plus d’une sous-représentation dans l’emploi en général, ce sont des domaines précis qui ferment leurs portes aux concernés. Information et communication, comme spectacle ou banques et assurances sont ceux qui se plient le moins aux exigences d’emploi d’handicapés.
Qui est concerné ?
Deux lois majeures régissent les droits des travailleurs handicapés. Depuis celui de 1975, seul le texte du 11 février 2005 apporte des précisions et encadre leur vie. Ils s’adressent à des victimes de multiples formes d’invalidité. Le handicap moteur relève d’une atteinte à la mobilité et réduit l’autonomie de la personne concernée.
S’il s’agit de la déficience la plus connue, elle est loin d’être la seule. Les insuffisances sensorielles, le handicap mental ou psychique sont également reconnus. Si le deuxième implique un développement intellectuel défaillant, une distinction doit être opérée avec le dernier, qui résulte d’une maladie mentale. Une personne atteinte de handicap cognitif, soit la déficience de facultés telles que la lecture, l’expression ou la compréhension, bénéficie elle aussi des aides apportées par l’Etat et les associations.
Des mesures en faveur de l’emploi des personnes handicapées
Les employeurs bénéficient d’aides et sont ainsi encouragés à embaucher des personnes en situation de handicap. Ainsi, l’Agefiph précise que pour les « employeurs de personnes handicapées les plus éloignées de l’emploi », une aide entre 1000 et 2000 euros est attribuée, si le concerné engage pour 12 mois ou plus.
En plus des apports financiers de la part des associations, la loi prévoit également des mesures afin de pousser les employeurs à collaborer avec des personnes handicapées. Le Code du Travail propose une obligation d’emploi des travailleurs handicapés. Le texte s’adresse aux entreprises de plus de 20 salariés, qui doivent embaucher des personnes handicapées à hauteur de 6%.
Dans le cas de non respect de cette loi, l’employeur s’expose à une sanction. Il est contraint de verser l’équivalent de la contribution due, majoré à 25%. En plus d’apporter une aide précieuse et donner une chance à des candidats handicapés, il est nettement plus avantageux pour les entreprises de se soumettre à la loi et les embaucher.