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En Acoustique

En acoustique avec Fred Blondin

Fred Blondin n’y va pas par quatre chemins, il n’y a qu’à lire ses interventions quotidiennes sur sa fanpage Facebook. L’homme marche au coup de cœur comme au coup de sang et les titres de son nouveau double album, sobrement intitulé «Tiroir songs» (Tiroir à chansons), peuvent attester de son côté spontané, passionné et entier. De « Lever le poing » à « Qui m’aime me tue », de « Grâce à vous » à « Bonne journée », Fred ne mégote pas, il y  va cash : « Je n’ai pas de plan préétabli, c’est toujours en fonction de mon humeur. Comme beaucoup de monde, je note les phrases et les formules-clés que j’assemblerai par la suite, raconte le chanteur. Je n’ai pas vraiment de méthode de travail et je n’utilise pas de ficelles, ça vient comme ça. Il peut se passer des semaines voire des mois sans que j’écrive ou compose et au contraire, je peux aussi avoir des périodes de forte production ; mais ce n’est pas dû à un état d’esprit particulier, juste une envie d’écrire. »

« En revanche, ce qui me vient facilement, ce sont mes chroniques quotidiennes ou presque sur Facebook, c’est un bon exercice, je commente l’actualité, mais aussi ma propre actualité. Je donne rendez-vous à  mes fans, j’aime discuter en direct avec eux, ils me demandent souvent quand je pourrai venir les voir dans leur région. J’aime cette complicité et cette proximité que permet Facebook, s’amuse l’artiste. D’ailleurs c’est de cette manière que j’organise mes concerts, je prends mes guitares et je me lance une petite tournée régionale. J’aime rencontrer mes fans en vrai, je dîne avec eux, on discute de choses et d’autres, c’est très sympa ! ».

Pour son nouvel album, Fred Blondin a décidé de vider ses tiroirs, tiroirs où se cachaient aussi bien ses propres compos que les chansons qu’il destinait à d’autres artistes. Les nouveautés composées spécialement y côtoient des chansons plus anciennes, mais aussi des reprises dont certaines s’avèrent pour le moins étonnantes : « C’est vrai qu’il y a des reprises, des chansons que j’aime par-dessus tout car elles signifient beaucoup pour moi, notamment “La Belle Vie” de Sacha Distel, que mon père adore, se souvient Fred. Je me devais de lui rendre ce petit hommage, presque en clin d’œil. J’ai grandi avec cette chanson. » Mais d’autres reprises ont une histoire toute autre : « “Félicie” de Fernandel ou “L’eau de la claire fontaine” de Brassens, sont des demandes de mes fans, qui espéraient un jour entendre ces chansons sur CD car ce sont des reprises que j’ai chantées pour des émissions de télévision et parfois sur scène. Ce n’est pas un exercice facile car il fallait donner une couleur précise au morceau et garder l’orchestration de référence du jour où je l’avais jouée. Jamais je n’aurai pensé qu’on me demanderait un jour de la refaire, sur disque qui plus est. » « Tiroir songs » oscille entre nostalgie, coups de gueule, tendresse, amour et amitié, même si certains sujets brûlants sont également abordés, comme « Qui m’aime me tue », sur le thème très controversé de l’euthanasie, ou l’écologie dans « Combien d’années », où Fred s’interroge sur la manière dont l’homme gère son avenir. Et sur la bonne vingtaine de chansons que contient ce double CD, Blondin y propose une dizaine de titres réellement nouveaux. « J’ai beaucoup bossé en amont des séances, dans mon propre home studio, avant d’aller graver tout ça pour l’éternité ! J’avais une idée assez précise de ce que je voulais. Nous avons enregistré toutes ces chansons pas très loin de chez moi, à l’Opus Studio de Grestain, sachant que j’habite Pont-l’Evèque en Normandie. Ca nous a pris quand même beaucoup de temps, insiste Fred. J’ai convié pas mal d’amis musiciens avec lesquels j’ai plaisir à jouer et qui m’accompagnent aussi bien en studio que sur scène. Et en invité-surprise, Nono, Norbert Krief, le guitariste de Trust, qui est venu poser sa guitare sur la plupart des chansons, notamment celles qui réclamaient un peu de “muscles” et d’énergie ! Ces séances restent un excellent souvenir, il faut dire que l’ambiance et la complicité qui régnaient dans ce studio, perdu dans la campagne normande au début du printemps, nous a énormément motivés ! »

Cependant, Fred ne se revendique pas comme un chanteur : « En fait, je le suis devenu par défaut, parce que dans mes premiers groupes, personne ne voulait chanter. A l’époque, on était nourris de rock américain et anglais, et on se voyait tous guitar hero. J’étais et je reste un énorme fan d’Eric Clapton, Gary Moore, Keith Richard, David Gilmour ou de Jeff Beck, j’ai beaucoup bossé la guitare à cette époque, s’amuse-t-il ! Aujourd’hui, j’aime toujours ça, mais dans un autre format, la guitare n’est plus une finalité comme lorsqu’on est ado, bien que je continue d’adorer Dire Straits par exemple, mais aussi des chanteurs comme Springsteen et, en France, Trust bien sûr, mais aussi Téléphone, Lavilliers ou Ange pour le côté rock et côté chanson, Ferré, Reggiani ou Aznavour. »

Depuis, devenu chanteur professionnel et auteur ou compositeur notamment pour Johnny Hallyday, Yannick Noah ou encore Patricia Kaas, Fred Blondin aime travailler avec ses amis de longue date comme Bernard Droguet, Jean Fauque, Anse Lazio, Jean-Pierre Bucolo ou Art Mengo et des chanteurs français de la nouvelle génération comme Calogéro. Mais Fred ne cherche pas à avoir de position sur cet échiquier de la chanson française :  « j’en écoute pas mal, je découvre de belles choses à la radio, mais de mon côté, je suis mon chemin, je marche à l’instinct, précise le chanteur. J’aime aussi écrire pour les autres, notamment les grandes voix, mais en tant que musicien, il m’arrive aussi de composer des génériques par exemple ! En revanche, lorsque tu écris pour les autres et une fois que tu as donné la chanson, elle n’est plus à toi et c’est normal, c’est à son nouvel interprète de la faire vivre et de se raconter à travers elle. »

Aujourd’hui, nanti de ces vingt nouvelles chansons, Fred, guitare en main, repart prêcher sa bonne parole sur les routes de France, à la rencontre de son public qui le suit depuis près de deux décennies déjà et avec lequel il a fini d’articuler la set-list de son nouvel opus l’hiver dernier au cours de conversations interminables sur sa fanpage Facebook. Avec ses fans de la première heure, il a peaufiné ses nouveaux titres ; mieux, dans un esprit participatif, Fred n’a pas hésité à envoyer quelques maquettes à ses inconditionnels, partagé directement l’enregistrement de ces nouveaux CD par le biais de petites séquences vidéo et même créé des mini-bandes annonces qu’on peut voir sur Youtube. Spontané et passionné vous avez dit ?

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