L’Insee et Eurostat ne sont pas très encourageants dans leur dernière étude parue le 23 octobre dernier sur « La vie des femmes et des hommes en Europe ». Notamment sur le chapitre de l’emploi où il s’avère que les disparités entre les deux sexes dans le monde de l’emploi sont encore fortement marquées. Selon l’étude, le taux d’emploi dans l’Union européenne en 2016 est plus élevé pour les hommes (72 %) que pour les femmes (61 %). Une tendance qui se caractérise plus fortement dans certains pays comme ceux de l’est et récemment intégré au sein de l’Union Européenne.
D’autant que sur le type de contrat, près d’un tiers des femmes se retrouvent avec des contrats à temps partiel sur la totalité de l’Union Européenne contre seulement 8,8% des hommes. « Cette proportion évolue selon les pays, avec la part la plus élevée des femmes à temps partiel aux Pays-Bas (77 %), en Autriche (47 %) et en Allemagne (46 %) et pour les hommes aux Pays-Bas (26 %) et au Danemark (17 %) », explique le rapport.
Le chômage touche plus les femmes que les hommes
Le chômage est aussi une plaie pour les femmes. En effet, 8,7% d’entre elles ne trouvent pas d’emploi. Ce qui est sensiblement plus que les hommes qui atteignent un taux de 8,4%. Notamment en Grèce (28,1% contre 19,9%) ou encore en Espagne (21,4% contre 18,1%), deux pays qui ont été sévèrement frappés par la crise économique et dont le taux de chômage a explosé. En France le taux d’emploi des hommes est de 67,6%, soit en dessous de la moyenne européenne. Tandis que chez les femmes, ce chiffre atteint 60,9%.
Des différences de salaires qui sont aussi sociologiques et lié à l’emploi
La question du salaire est aussi un vecteur de différence entre les hommes et les femmes. Selon Eurostat, en 2015, les femmes gagnent 16,3 % de moins que les hommes selon la comparaison des salaires bruts moyens. Malgré tout, cette moyenne est à relativiser. En effet, certains pays ont une différence beaucoup plus marquée. C’est le cas de l’Estonie (26,9 %), la République tchèque (22,5 %), l’Allemagne (22 %), l’Autriche (21,7 %) et le Royaume-Uni (20,8 %). Les meilleurs élèves étant le Luxembourg et l’Italie (5,5 %), la Roumanie (5,8 %), la Belgique (6,5 %), et la Pologne (7,7 %).
En France les différences sont aussi importantes (15,8%). Le salaire horaire moyen pour un homme est de 18,78 euros bruts, tandis que le salaire féminin atteint 15,87. Si la différence semble faible, elle est pourtant très importante sur les postes de cadres (26,18 contre 33,65 euros). L’étude note d’ailleurs que les différences de salaire s’expliquent surtout par « le nombre de facteurs culturels, légaux et socio-économiques qui vont bien au-delà de la problématique : « à travail égal, salaire égal ». En effet, l’étude ajoute même que « l’écart de salaire est le plus grand chez les cadres supérieurs (23 % de moins pour les femmes). Il est moins important dans les professions où les salaires sont les plus faibles, avec un écart moyen de 8 % chez les employés de bureau et dans les services et le commerce ».