Inégalité et difficulté, voilà ce qui attend les jeunes diplômés s’insérant sur le marche de l’emploi. C’est ce qui ressort de la sixième enquête du Céreq, le Centre d’études et de recherches sur les qualifications. Une étude baptisée « l’école est finie » qui définie la situation des jeunes diplômés lors de leur rencontre avec le monde de l’emploi. Pour réaliser son étude, le Céreq s’est penché sur la génération 2013 qui est donc sur le marché de l’emploi depuis près de trois ans. Cette année là, ils étaient 693 000 à sortir de leurs formations. Le Céreq a donc contacté un échantillon représentatif de 23 000 jeunes au cours de l’année 2016. Une génération dont 44% ont poursuivi leurs études après le baccalauréat selon le Monde.
Des contrats instables et une entrée dans le monde de l’emploi difficile
Le premier constat à tirer, c’est notamment les disparités dans l’accès à l’emploi en fonction des diplômes. Ils ne sont d’ailleurs que 46% des sondés à avoir accédé à l’emploi rapidement après leurs études et 11% ont attendu près de sept mois avant d’obtenir leur premier contrat. A l’issue des trois ans, 57% des jeunes ont donc décroché un emploi stable (CDI, CDD durable), alors que 70% des jeunes se retrouvent aujourd’hui dans le monde du travail. Pour ce qui est des 30% restants, 16% sont encore aujourd’hui au chômage, le reste étant en formation ou en reprise d’études.
L’étude du Céreq tient avant tout à préciser que l’accès à l’emploi de la génération 93 a été marqué de nombreuses difficultés et surtout par la précarité. 70% des jeunes ayant trouvé un emploi étaient sous un Contrat à Durée Déterminé. Ce qui est encore le cas pour 39% d’entre eux. Une situation qui touche particulièrement les Bac+2 (BTS et IUT) qui, selon l’étude, ont été près de 37% à connaître trois emplois ou plus en trois ans. A contrario, les diplômés d’école de commerce sont 50% à n’avoir connu qu’un seul employeur.
Les non-diplômés souffrent d’une grande précarité au bout de 3 ans
Mais les plus à plaindre restent notamment les non-diplômés. Le Céreq met d’ailleurs une alerte rouge sur leur situation, évoquant la « marginalisation sur le marché du travail des groupes les plus vulnérables ». Ils sont près de 30% à n’avoir eu aucun contact avec l’emploi durant la durée des trois années écoulées. Ils sont même 40% à être activement en recherche. L’étude précise que « près des deux tiers connaissent différentes formes de précarité : 17 % sont en intérim, 22 % en contrat aidé et 26 % employés sur d’autres types de contrats à durée déterminée, taux parmi les plus élevés de toute la génération ».
Les non-diplômés représentent d’ailleurs 14% des jeunes entrés sur le marché de l’emploi en 2013. Aujourd’hui, le taux de chômage est de 49% pour eux contre 6% pour les doctorants. Les CAP-BEP sont victimes du chômage à hauteur de 28% et les bacheliers 19%. Pour les M1 et M2, le taux est respectivement de 13% et 10%. La moyenne est elle de 20% sur la totalité des jeunes diplômés de l’année 93.