Les études supérieures sont actuellement au cœur du débat au sein du gouvernement. Lors d’une interview accordée aux Echos, Najat Vallaud-Belkacem annonce qu’une réforme du Master est en cours de discussion.
Certains étudiants l’ont vécu : trouver une place en deuxième année de Master n’est pas garanti. Et ce, même une fois sa première année en poche. C’est sur ce point et d’autres que la ministre s’est exprimée. Une réforme est nécessaire, selon elle.
Najat Vallaud-Belkacem sur le terrain de l’université
Malgré des chiffres qui ne sont pas catastrophiques, la ministre a décidé de changer les choses à l’université. Jusqu’ici, 74% des diplômés de licence générale poursuivent leurs études en master. De plus, il y a à peu près autant d’étudiants en M1 : 164.000 étudiants, qu’en M2 : 154.000. Mais cela ne constitue en réalité qu’environ 16% d’une génération. Son objectif ? Arriver aux 25% !
Pour y parvenir, il faut passer par une réforme du Master. En effet, depuis la réforme LMD (Licence – Master -Doctorat) en 2002, un problème est récurrent. La plupart des étudiants se trouvent confrontés à une sélection au milieu du Master. Cette sélection est en réalité un vestige du DEA et du DESS. Mais aujourd’hui, elle ne paraît plus appropriée alors même qu’une simple licence n’ouvre pas les portes d’un emploi et qu’il parait absurde de s’arrêter au milieu des deux années de Master.
Les négociations en cours rassemblent les différents acteurs concernés. On retrouve ainsi les universités et les organisations étudiantes et syndicales. L’objectif étant de trouver un consensus afin d’éviter les recours juridiques, de plus en plus nombreux, qui obligent les masters à accepter des étudiants contre leur gré, aux vues des places et des débouchés réelles.
Pas encore de proposition, mais des discussions en cours
Deux idées principales ressortent des objectifs de Najat Vallaud-Belkacem. La première est que la sélection, si sélection il y a, doit se faire à l’entrée en Master, et non plus au milieu. Cela dans un soucis de logique et de volonté d’augmenter le niveau de qualification des jeunes.
La deuxième idée est de ne pas laisser de côté les étudiants en licence qui souhaiteraient poursuivre leurs études. Il faut leur trouver une place en Master, et de préférence selon l’orientation qu’ils souhaitent. Pour rendre cela possible, la mobilité géographique doit être encouragée et aidée. Plus de bourses donc, et des logements étudiants plus nombreux.
Une plateforme d’information pourrait également se mettre en place. L’idée n’est pas de créer un nouvel APB pour les études supérieures. Impossible puisque les calendriers universitaires divergent. Mais bien de pouvoir donner aux étudiants toutes les informations nécessaires pour ne pas se retrouver sans formation en milieu de Master.
Patience donc, les négociations en cours devraient aboutir aux alentours du mois de novembre. L’idée étant de pouvoir rendre la réforme effective à la rentrée 2017.