La maire de Paris, Anne Hidalgo, est souvent raillée pour sa politique anti-voiture au sein de la capitale. Mais une chose est sûre, elle ne se laisse pas démonter. Et elle montre même la marche à suivre. En effet, alors que les vieux diesels sont en voie de disparition au coeur de Paris, cette dernière souhaite montrer l’exemple. Et notamment en assainissant le parc automobile de la municipalité en le faisant passer sur des véhicules plus écologiques. Ce qui revient à remplacer entre 350 et 400 véhicules chaque année sur une flotte automobile de 2 500 pièces. Pour la première année, les citadines et berlines étaient remplacées par des modèles hybrides, électriques ou à essence. Pour la seconde année de modification, les fourgonnettes sont passées à l’électricité tandis que les véhicules utilitaires, beaucoup plus lourds, sont passés au tout à essence.
Plus de voiture diesel à la mairie de Paris en 2020
Selon le Monde, les véhicules de la flotte automobile de la mairie de Paris sont à 62% des véhicules au sans-plomb. Il ne resterait que 18% de diesels dans tout le parc automobile, soit environ 450 véhicules. Les autres automobiles de la flotte sont composés avec des GPL (8%), Hybrides (2,5%), électrique (9%) et GNV (0,5%). A cela, il faut ajouter 6 Renault Kangoo électriques qui sont équipées d’un prolongateur d’autonomie à hydrogène. Pour Hervé Foucard, responsable des transports automobiles municipaux interrogé par le Monde, ce changement de véhicules est nécessaire pour l’environnement, mais participe aussi à la rénovation et la modernisation du parc automobile de la mairie de Paris. « De toute façon, les petites citadines ne sont plus proposées en diesel », explique le responsable. Ajoutant que « nous parcourons un nombre limité de kilomètres par an, soit aux alentours de 8 500 en moyenne ».
La RATP s’engage aussi sur la voie de l’écologie
L’objectif premier est donc de supprimer toute motorisation en diesel dans le parc municipal d’ici 2020. Une action qui a commencé en 2014 officiellement, mais qui a vu les prémisses débuter en 2001. Si bien que depuis cette date, 75% des berlines ont été totalement changées pour dégager le diesel des routes parisiennes. Si bien que d’autres institutions parisiennes seraient tentées de suivre le même chemin, et notamment la RATP. En effet, le service de transport en commun de la ville de Paris et de l’Ile-de-France a lancé en 2014 le plan Bus2025. Le but étant de convertir les bus vers les moteurs électriques et à gaz d’ici à l’année 2025 et d’obtenir un parc de bus 100% écologique. Une mesure qui correspond avec les objectifs de réduction de 20% des émissions de gaz à effets de serre inscrits dans le Plan de Déplacement Urbain d’Île-de-France. De plus, si le plan Bus2025 est respecté, cela réduira le bilan carbone de la RATP de 50%.
Si les institutions parisiennes souhaitent mettre fin à l’utilisation du diesel, elles cherchent aussi à inciter les Parisiens à faire de même. Mais à partir de cette politique, les critiques sont nombreuses. Au FN, on explique que Paris deviendra « une île fermée aux revenus modestes qui n’ont pas les moyens de changer de véhicule et à tout ceux qui ont besoin de leur véhicule pour travailler ». Un discours identique à celui du Parti Communiste Français qui explique qu’« en l’état actuel, les motorisations électriques sont inaccessibles à la très grande majorité des ménages ».
Des primes pour changer de voitures plus facilement
Proposer des alternatives économiques aux personnes changeant leur voiture, c’est donc tout l’enjeu de la mairie. Ce que souhaite voir mettre en place la présidente de la Région Ile-de-France, Valérie Pécresse, qui déclare à l’AFP qu’« qu’il faut inciter les Franciliens à changer de voiture. Mais par une prime au remplacement des véhicules polluants et pas par une énième interdiction ». Une mesure qui existe déjà et qui se nomme la prime à la conversion. Cette prime est disponible en cas de remplacement d’un vieux véhicule diesel au profit d’un véhicule particulier moins polluants. Une aide qui s’ajoute à la prime écologique (bonus). Le montant de cette aide pouvant aller jusqu’à 10 000 euros en cas de remplacement par un véhicule électrique (4000 euros pour la prime à la conversion et 6 000 euros de bonus écologique).