Réduire de 25 % les émissions de gaz à effet de serre par rapport à 2004. Réduire de 25 %les consommations énergétiques par rapport à 2004. Porter à 25 % la part d’énergies renouvelables dans la consommation énergétique. Adapter le territoire parisien aux effets du changement climatique. Ce sont une partie de la trentaine d’objectifs que s’est fixée la ville de Paris pour son Plan Climat Energie. Et dans cette politique, les automobilistes Parisiens vont être les premiers touchés. Première salve après l’annonce d’Anne Hidalgo en janvier dernier, qui souhaite interdire la circulation des véhicules diesel pour 2024. Mais ce matin, France Info annonçait que la maire veut aller encore plus loin. A savoir, plus aucun véhicule à essence en 2030.
6O% des parisiens n’ont pas de voiture
« Nous avons planifié cette sortie des véhicules thermiques parce que le temps presse tout simplement », a expliqué Christophe Najdovski, l’adjoint aux Transports de la mairie de Paris à France Info. La raison est aussi de se mettre au niveau de deux autres capitales européennes. En effet, pour la COP21, la ville de Paris s’était engagée d’être neutre en carbone et de faire 100% d’énergies renouvelables d’ici 2050. Au même titre que Copenhague et Berlin.
Et pour Anne Hidalgo, cela ne relève pas d’un challenge très compliqué. En effet, selon les chiffres de la mairie, 60% des parisiens ne possèderaient pas de voiture. Mais rappelons tout de même que la majorité des véhicules qui traversent la capitale sont généralement en provenance de la proche banlieue et non pas de Paris intra-muros. En effet, ce sont avant tout les zones périphériques, moins bien desservies par les transports en commun, qui amènent des automobilistes au coeur du réseau routier de la capitale. Un problème qui sera résolu par la création du Grand Paris Express ?
Les stations essence dans le viseur de la législation européenne
Cette information dévoilée par France Info fait aussi écho à une autre information dévoilée mardi 10 octobre par France Inter. Citant Francis Pousse, le président des propriétaires et exploitants de station service en France, le média public expliquait que les disparitions de stations service dans le centre de la capitale s’effectuaient à la vitesse de une station par mois. En 20 ans, la ville a déjà perdu la moitié de son parc de stations service. Selon les prévisions, ces dernières devraient avoir disparu de Paris intra-muros pour 2020.
Mais cette mesure n’est pas seulement du ressort de la ville qui ne renouvelle pas les concessions des stations service, mais aussi d’une directive de l’Union Européenne. Celle-ci, qui sera effective en 2020, interdit la position de stations essence à moins de 13 mètres d’un autre immeuble. Autant dire que dans Paris, beaucoup d’infrastructures vont donc disparaître. Ce qui ne semble pas être la préoccupation de la mairie qui risque donc d’interdire la circulation aux automobiles thermiques (essence et diesel). Seuls les véhicules électriques pourront donc circuler dans la capitale.
La ville de Paris offre un contrat en or pour les Autolib’?
Une aubaine pour le contrat Autolib’ de la ville de Paris ? Selon les informations dévoilées en janvier dernier par le Canard Enchaîné, il est prévu 179 millions d’euros de perte d’ici la fin du contrat en 2023 pour le groupe Bolloré, qui gère le concept de la voiture en libre service. Une fin de contrat pour un retour de négociation juteux ? La ville de Paris en a besoin car elle prend à sa charge 119 millions d’euros de pertes sur l’Autolib’, avec 97 communes d’Ile-de-France équipées du service. D’autant que l’installation d’un parc automobile électrique dans le centre de la capitale devrait aussi avoir un coût. Mais aussi pour la consommation monstrueuse d’électricité de la capitale.