Anne Hidalgo aura marqué Paris pour une chose. Les Jeux Olympiques, c’est certain. Mais surtout, la question du plan vélo. Annoncée comme le point d’orgue du mandat de la maire de Paris, cette réforme a pour objectif de favoriser la pratique du vélo au coeur de Paris.Le but étant de délaisser la voiture au fur et à mesure des années pour terminer avec un Paris sans voiture à moteur thermique d’ici 2030. Un plan ambitieux qui va de concert avec la politique du ministre de l’Ecologie, Nicolas Hulot. Mais où en est Paris dans la pratique du vélo ?
En seulement 20 ans, le nombre de cyclistes au coeur de la capitale a tout simplement explosé. Notamment avec l’installation des Vélib’ qui ont eu un franc succès. Julien Demade, chercheur au CNRS a été interrogé par Le Point sur la pratique du vélo dans la capitale. « Selon des estimations fiables à 99 %, le nombre de cyclistes devrait dépasser celui des automobilistes d’ici 2020 », explique-t-il. Tandis que le média appuie son argument par les chiffres de l’Insee qui précise que 60% des Parisiens n’ont pas de voiture. Si bien que le plan vélo de la maire de Paris, adopté en 2015, devrait accentuer cette tendance dans les années à venir. De 700km de pistes cyclables en 2015, la ville de Paris se doterait donc de 1 400 km d’ici 2020 pour un budget évalué à 63 millions d’euros.
Copenhague, l’exemple à suivre face à la montée du vélo
La ville de Paris suivrait-elle la mode de Copenhague ? En novembre 2016, la ville recensait plus de vélos que de voitures (265 700 contre 252 600) en centre ville. Un sondage expliquait même que près de 41% des trajets se faisaient en vélo. La ville de Copenhague, qui compte aujourd’hui plus de 580 000 habitants est donc largement en avance sur les autres capitales. Le but de cette politique étant d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2025, soit cinq ans avant Paris. Une suite logique des choses dans cette ville qui a développé les zones cyclables de manière considérable, au point de faire des voies réservées aux vélos plus larges que celles réservées aux automobilistes. Mais pourquoi ? Niels Torslov, responsable du service circulation à la mairie de Copenhague expliquait les raisons en 2014: « Parce que c’est le mode de déplacement le plus simple, le plus rapide et le moins cher ».
Depuis 2005, la ville a investi plus de 135 millions d’euros pour améliorer le réseau de pistes cyclables de la ville. Copenhague compte ainsi 350 km de voies entièrement réservées aux vélos (la superficie de Copenhague est de 20km2 inférieure et la population y est divisée par 4 ndrl). Une culture du vélo qui se développe aussi avec le tourisme. Pour visiter la capitale danoise, de nombreuses agences proposent ainsi de louer des vélos pour en faire le tour.
Paris veut suivre les capitales du Nord face au vélo
Paris est donc loin de Copenhague. Mais aussi d’Amsterdam, qui fait office de pionnière en Europe sur ce thème. En effet, le succès du vélo aux Pays-Bas est tel qu’en 2012 la surpopulation de cyclistes dans les rues néerlandaises causait de graves problèmes d’urbanisme. Cette même année, 490 000 personnes pédalaient de manière quotidienne et parcouraient un total de 2 millions de kilomètres. La ville compte environ 800 000 habitants. Ce qui a d’ailleurs obligé la capitale des Pays-Bas à investir dans des infrastructures pour stocker et garer les vélos de ses habitants.
On compte d’ailleurs plus de vélos (881 000) que d’habitants (800 000) à Amsterdam ! La ville a donc dû mettre en place près de 400 km de pistes cyclables dans la ville. C’est certes beaucoup moins important que ce que prévoit le plan vélo parisien, mais la capitale Oranje est trois fois moins peuplée que Paris (2,2 millions d’habitants) et donc nécessite de moins d’infrastructures.