Une nouvelle gamme de vélo à partager va débarquer dans Paris. Cette nouvelle gamme est celle proposée par la société chinoise Ofo. Encore inconnu en France, le concept est sensiblement différent du Vélib’ car il s’agit d’un « vélo flottant ». Il apparaîtra dans le paysage parisien d’ici janvier 2018 avec un concept simple. Sur l’application, la carte du quartier où vous vous trouvez indique tous les vélos disponibles. Vous cliquez sur le smartphone et l’antivol s’ouvre. Aucun abonnement, le paiement se fait à la durée de l’utilisation. Un concept qui rejoint celui de Gobee.bike, un autre concurrent sino-français venu s’implanter sur le marché parisien récemment avec ses vélos verts.
Devenir la capitale du vélo avec un marché ouvert à tous
Mais pourquoi une telle affluence de compagnies pour le concept vélo à partager. En comptant les deux dernières compagnie (Ofo et Gobee.bike), il faut aussi mettre en avant Smoove, le nouveau Vélib’ qui remplacera ceux existants et surtout vieillissants. Et c’est là le problème. Si Paris veut être la capitale européenne du vélo, les infrastructures n’ont pas été pensées pour durer. En effet, la première version du Vélib’ de JC Decaux était totalement novatrice. Mais la ville de Paris n’a fait que s’en contenter. Et aujourd’hui, les bornes et leur entretien sont devenus un système obsolète. Comme dans la société et l’emploi, aujourd’hui, il faut penser avec le numérique. Et c’est pour cela que les nouveaux concepts se font une place au sein de la capitale française.
Mais pourquoi la ville n’a pas pensé à ce système lors du renouvellement de l’appel d’offre du Vélib’ qui a vu Smoove remplacer JC Décaux ? Il est vrai que ce système est plus pratique et surtout ne nécessite aucun travaux. Actuellement, les bornes du Vélib’ vont être remplacées par les nouvelles. Des travaux qui ont un coût et qui surtout, vont être en partie financés par les contribuables Parisiens et les habitants de la petite couronne… Mais selon le Nouvel’Obs, la mairie et ses responsables ne connaissaient pas ce système.
Paris, ville test des entrepreneurs du vélo
Et si Paris n’est pas encore la capitale européenne du vélo (il ne faut pas oublier Copenhague ou Amsterdam), pourquoi le marché se développe avant tout dans la capitale française ? Car avec son plan vélo et la multiplication des voies cyclables, Anne Hidalgo fait de la ville un marché juteux pour les cyclistes. L’Agglomération parisienne, c’est 11 959 807 habitants. Contre seulement 1 246 611 habitants pour Copenhague et 1 096 920 pour Amsterdam. Soit dix fois moins de « consommateurs » de transports urbains. D’autant que la ville de Paris veut augmenter le nombre de déplacements en vélo dans la ville de 5 à 15%… Un marché juteux.
Un marché du vélo qui peut rapporter gros
Pour preuve, Smoove, la PME montpelliéraine, a signé un contrat pour le Vélib’ nouvelle génération pour un montant avoisinant 600 millions d’euros selon le Figaro. Une somme considérable, mais qui se relativise facilement face aux chiffres actuels du Vélib’ dans Paris. Chaque jour ce sont 238 000 kilomètres qui sont parcourus en vélo libre-service. On dénombre d’ailleurs plus de 300 0000 abonnés et depuis 2007, 324 millions d’utilisations ont été enregistrées pour 20 000 Vélib’ répartis entre 1 800 stations. En moyenne, plus de 75 vélos sont loués par minute à Paris pour une durée moyenne de 17 minutes. Un véritable succès pour un concept qui fête aujourd’hui ses 10 ans dans la capitale.
Si l’on compare avec le tarif moyen de Gobee.bike et Ofo qui est de 50 centimes la demi-heure. On se rend compte de la part de marché que peuvent se partager les principaux acteurs du vélos parisien. D’autant que la multiplication des pistes cyclables (1 400km en 2020), et les interdictions de circuler dans Paris en véhicules thermiques qui vont se multiplier, le vélo a encore de beaux jours devant lui.