Labyala Fela Da Jawid Fel, dit Nosfell, voit le jour le 1er décembre 1977, en banlieue parisienne, dans une famille aux origines berbères et italo-espagnoles. Très tôt, en réaction à un mal-être, il se crée un monde imaginaire : le Klokochazia. Un archipel d’îles géré par l’histoire et non par des hommes, façonné au gré de ses envies, qu’il raconte dès ses 14 ans grâce à la musique et à son idiome : le klokobetz. Un langage souvent comparé au kobaïen – inventé dans les années 70 par le groupe de fusion français Magma – mélangé à de l’anglais et qui prend forme dès la première montée sur scène de Nosfell, fin 1999. A découvrir en acoustique avec Cédric.
Nosfell en binôme
En 2001, sur les conseils d’un ami musicien, l’éclectique Nosfell, dont les goûts vont des chants grégoriens jusqu’à Neil Young (son idole), rencontre le bassiste et violoncelliste fan de David Bowie, Pierre Le Bourgeois. Entre les deux hommes, le courant passe. L’année suivante, ils s’aventurent donc sur les routes du Japon, du Canada et des Etats-Unis. Là, ils donnent un premier aperçu de ce qu’est “l’univers Nosfell”, un mélange unique de pirouettes vocales, de guitares très rythmiques et d’expression corporelle. Cela vaut au jeune auteur-compositeur-interprète de recevoir une bonne série de récompenses: deux trophées lors du tremplin Starting Rock du festival Chorus des Hauts-de-Seine, en 2003, le prix Attention Talent Scène du Printemps de Bourges 2004.
En novembre, soit six mois après le Printemps de Bourges, Nosfell sort « Pomaïe Klokochazia balek », un CD autoproduit en forme d’introduction à son univers. L’accueil du public est favorable. En quelques mois, l’album se vend à près de 7000 exemplaires.
2005, l’année de Nosfell
Remarqué par les programmateurs, Nosfell se retrouve ainsi à l’affiche des plus grands festivals français de l’été 2005 : Les Eurockéennes de Belfort, les Francofolies de La Rochelle, les Vieilles Charrues… Dans le même temps, il signe sur le label V2, qui ressort son autoproduction. Cette fois-ci, ce sont les critiques et les professionnels qui s’emparent de “l’ovni musical”. Il est nommé pour le prix Constantin, qui récompense la révélation musicale francophone de l’année. Il termine l’année comme il l’a commencée: sur les routes de France. En février 2006, il sort « Concert à Bruxelles », un DVD live.
Au même moment, il s’envole pour le Mexique, où il doit enregistrer son deuxième album studio : une autre plongée au coeur du Klokochazia. À l’automne 2006, « Kälin bla lemsnit dünfel labyanit » paraît dans les bacs. Écrit et enregistré entre la Bretagne et le Mexique, cet album est chanté en anglais, en français et bien sûr en klokobetz. L’univers fantasmagorique de Nosfell est toujours présent, le disque se divise en trois parties pour raconter l’histoire d’un chevalier, Günel, qui s’empare d’une région du Klokochazia. Pierre Le Bourgeois signe les compositions et invite le saxophoniste Peter Corser sur deux titres. Bertrand Belin apporte ses talents de guitariste sur « Le long sac de pierres ». Une tournée s’ensuit dans toute la France.
En 2009 : le troisième album
Le 8 juin 2009 paraît « Nosfell », le troisième album de Nosfell, qui clôt le cycle de ses aventures dans le monde imaginaire de Klokochazia. Toujours majoritairement entonné en klokobetz, il est clairement plus rock que les deux précédents. C’est que, pour le réaliser, Nosfell s’est acoquiné avec Alain Johannes, le guitariste de Queens Of the Stone Age. Il s’est rendu chez lui aux Etats-Unis avec son fidèle violoncelliste Pierre Le Bourgeois et, ensemble, ils ont créé un disque « montagnes russes » avec des morceaux alternant guitares saturées et balades calmes et spectrales à la Tom Waits.
Le 29 juin 2009, Nosfell présente avec l’Orchestre national d’Ile-de-France son spectacle « Le Lac aux Vélies » à la Salle Pleyel, à Paris. Un opéra rock onirique qui narre l’histoire de Günel, personnage phare de Klokochazia, sur des motifs musicaux imaginés par Nosfell et Pierre Le Bourgeois. Un livre tiré de « Le Lac aux Vélies » ne tarde pas à sortir, illustré par l’auteur de bande-dessiné Ludovic Debeurme. Son trait naïf et angoissant donne vie au petit monde intérieur et étrange de Nosfell. Nosfell donne une série de concerts en France à l’automne 2009 et dans les premiers mois de l’année 2010.
2010, l’année du spectacle chorégraphique
Après cette tournée, une nouvelle période s’ouvre pour lui. Il participe à la création « Octopus », spectacle chorégraphié par Philippe Decouflé, dont il compose la bande originale avec son complice Pierre Le Bourgeois. Sur scène, le duo, posté de part et d’autre du plateau, entoure huit danseurs.
Créé au Théâtre national de Bretagne, « Octopus » est présenté à Rennes, du 5 octobre au 16 décembre 2010 puis au Théâtre de Chaillot, à Paris, du 5 janvier au 4 février 2011. Le spectacle part en tournée en France, en Europe puis dans le monde entier, fin 2010, en 2011 et fin 2012. Tirée à peu d’exemplaires, la bande-son du spectacle est d’abord vendue à la sortie des représentations, avant une sortie officielle le 14 novembre 2011.
Durant les temps morts laissés par ce spectacle tentaculaire, Nosfell s’accorde aussi des escales en solo et créatives à Rio, Tokyo ou Paris. Il invite le 20 juin 2011, Daniel Darc, Loïc Lantoine et d’autres amis, à le rejoindre pour un concert de soutien au Japon au Café de la danse.
Il participe aussi à la bande originale « La Clé des champs » un film de Claude Nuridsany et Marie Perennou, BO composée essentiellement par Bruno Coulais.Dans l’ombre, Nosfell, revient au Printemps de Bourges 2012 comme président du jury du Prix Découvertes ; il continue en parallèle son travail de création artistique. Il participe à une soirée de la Fondation Cartier, compose en juin la musique du spectacle « Paraiso – colecçao privada » de la chorégraphe cap-verdienne Marlène Monteiro Freitas, et prépare avec Philippe Découflé une date unique, « Libre à la forêt », le 19 décembre 2012 au Théâtre de Chaillot, à Paris.