Le projet de la maire de Paris de rendre piétonnes les berges de la rive droite de la voie Georges-Pompidou est-il en danger ? La commission d’enquête publique a rendu son avis sur la question.
Le projet est polémique : les berges de la rive droite de la voie Georges-Pompidou doivent-elles devenir piétonnes aussi rapidement que le souhaite Anne Hidalgo ? Sa réalisation est prévue pour l’automne. Mais ses détracteurs ne comptent pas laisser faire.
Rendre Paris plus respirable
L’objectif de la maire PS de Paris ? « Faire de Paris une ville durable et respirable. Il est hors de question de faiblir, c’est une responsabilité que nous assumons en matière de santé publique ». C’est ce qu’elle a déclaré devant la presse. Pour cela, l’idée est de fermer à la circulation des voitures 3,3 km de rives : du tunnel des Tuileries (1er) au bassin de l’Arsenal (4e).
Depuis 2013, ce sont déjà 2,3km situés sur la rive gauche de la voie Georges-Pompidou qui sont fermés aux voitures. L’application à l’autre rive s’inscrit dans un projet vieux de six ans déjà de « reconquête et d’embellissement » de l’autoroute urbaine des quais de Seine.
La ville de Paris a connu des pics de pollution assez importants ces dernières années. Pourtant, la tendance générale des émissions d’oxyde d’azote est à la baisse : entre 2002 et 2012, elles ont baissé de 30%. Mais fermer un tronçon de route est-il la solution pour continuer sur cette voie ? Ce n’est pas l’avis de tous.
Un projet qui ne fait pas l’unanimité
La piétonnisation des 3,3 km de rive est le projet ambitieux retenu par les Parisiens après une large consultation. Le projet a ensuite été approuvé par le Conseil de Paris en décembre 2015. Pourtant, il est loin de faire l’unanimité. Elus du groupe LR à la mairie de Paris, associations de conducteurs, commerçants ou encore Valérie Pécresse clament leur désaccord avec la mise en place du projet tel quel.
Début août, nouveau coup dur pour Anne Hidalgo : la commission d’enquête publique a rendu un avis défavorable au projet. Le rapport a été rendu public le 22 août. Il émet des réserves quant aux réels changements de qualité de l’air que cette mesure entraînerait. Il y est également question des embouteillages que cela va créer et des risques économiques pour les commerçants.
Dans le fond, le projet de diminuer la pollution et de donner plus d’espaces aux piétons, vélos, rollers, etc. ne pose pas de problème. Les objections qui s’élèvent trouvent de l’écho lorsqu’il s’agit des solutions de remplacement. Vers où vont se diriger les voitures si elles ne peuvent plus passer par cette voie ? A priori sur le quai haut parallèle à la voie fermée. Les comportements vont-ils se modifier comme pour la rive gauche, diminuant ainsi peu à peu les zones embouteillées ?
Bon nombre de questions restent en suspens. La maire PS de Paris affirme cependant qu’elle ne renoncera pas à ce projet, l’avis de la commission n’étant que consultatif. Le 27 septembre prochain, le Conseil de Paris examinera de nouveau le dossier des travaux. Un mois pour, peut-être, trouver un terrain d’entente ?