Plan vélo, Grand Paris express, période de pics de pollution… Et si les jours de l’automobile à Paris étaient comptés ? C’est probablement ce que souhaite Anne Hidalgo, la maire de Paris, et son adjoint aux transports, Christophe Najdovski. Selon une information parue sur France Inter, les stations service sont sur le point de disparaître d’ici 2020. En près de 20 ans, la ville a déjà perdu la moitié de son parc de stations service. Un rythme qui se chiffre donc à une station service par mois.
Francis Pousse a été interrogé sur France Inter. Le président des propriétaires et exploitants de station service en France s’alarme de ces disparitions aussi rapides que nombreuses. « C’est inquiétant pour nos exploitants qui ne peuvent plus travailler, essentiellement à cause des réglementations qui interdisent les stations télé ou sous immeuble », déclare-t-il.
La Mairie ne renouvelle pas les concession des stations service
Mais comment des stations existantes ferment-elles ? La réponse peut se retrouver en 2013. Cette année là, la station essence de Total de la Porte d’Italie ferme. Tremblement de Terre chez les automobilistes qui voient, impuissants, la fermeture de la plus importante station de Paris avec ses 1000m3 de débit mensuel. Impuissant, Total, le propriétaire de la station, le semblait tout autant sur ce sujet. « Pour la station de la Porte d’Italie, la mairie n’a pas souhaité renouveler la concession », explique le service de communication du Groupe au Figaro. En effet, comme près d’un tiers des stations intra-muros de la capitale, c’est la ville de Paris qui est propriétaire des terrains.
« Les locataires gérants, eux, sont tributaires des décisions des pétroliers qui sont eux-même sous la pression de la mairie de Paris qui même si elle n’est pas propriétaire des lieux, arrive souvent à faire fermer les stations », explique Francis Pousse sur France Inter. Une politique mise en place par la mairie de Paris ? Si cette dernière refuse aux médias des interviews sur le sujet, il est clair qu’Anne Hidalgo, qui succède à Bertrand Delanoë, s’engage dans un bras de fer sans répit avec les automobilistes parisiens.
Une politique et une législation de plus en plus dure
Habituellement, ce face à face se traduit par l’instauration de la politique du plan vélo et de la construction de pistes cyclables dans la ville. Mais il semblerait que la mairie s’attaque même aux commerces satellites de l’automobile. En 2013, la ville évoquait une quantité suffisante de stations à Paris. Pourtant la FNAA, Fédération nationale de l’artisanat automobile expliquait dans les colonnes du Figaro qu’en 2020, « la capitale ne comptera que 39 points de vente d’ici 2020, contre 280 en 1995 ».
D’autant qu’aux yeux de la loi, il sera compliqué de faire vivre une station service en centre ville. En effet, un arrêté de l’Union européenne, qui a été pris en 2010 mais qui ne sera effectif qu’en 2020, interdit aux stations-service d’être situées à moins de 13 mètres d’un immeuble. Difficile dans le centre de Paris.