ZikSpotting Clip vous présente des Clips venus d’île de France et du monde. Nous sommes toujours à l’affut de nouveaux sons. Aujourd’hui, partez à la rencontre de Control Tower.
Qui de nous deux décrit mieux l’autre ?
Lorsque la ville de Paris était représentée par ceux qui jadis l’animaient joyeusement, populairement et parfois dangereusement se meurt des artistes comme Control Tower fièrement posté sur les pentes du sacré cœur nous rappellent aux bons souvenirs des gens de peu si authentiques et sincères dans nos têtes.
Non ce n’est pas un mirage ou une hallucination qui se présente à nous lorsque le grand et sec escogriffe nommé Control Tower apparaît pour nous asséner sereinement ses quatre vérités sur la bien nommée classe populaire qui occupent les versants de la basilique de Montmartre. Mais ne voyez pas dans le titre « les bobos » une complainte convenue et désuète mettant une nouvelle fois en scène les perdants de l’embourgeoisement des quartiers populaires parisiens. Non loin de là car les mots nous interpellent au-delà de cette évidence mondialisée. En effet, la mise en scène typique des vies locales avant que l’argent ne coule à flots n’est que le reflet répétitif du remplacement des populations des classes populaires au profit des classes moyennes qui tout de même conservent le cadre bohême des quartiers maintenant sans âmes. Cependant, le texte de Control Tower recherche aussi exactement l’inverse en glorifiant ses propres souvenirs d’enfance dans un désir de transmission identitaire et sociale qui fleure bon l’univers des artistes indépendants. Ainsi, sous couvert de pittoresques références connues de tous il avance les contradictions des uns tout en se rappelant l’immobilisme des autres. Musicalement les origines de sa production sont le fruit d’une lente maturation car ce chanteur est avant tout un musicien ce qui le diffère souvent d’une production nationale bien terne et convenue dans le secteur des chanteurs à texte. Cependant le jeu de miroir fonctionne parfaitement car loin de condamner une situation qu’il regrette il brille dans l’art de s’en moquer tout en continuant d’animer un monde auquel il appartient complétement.
Alors sans effort mais avec quelques certitudes quant à la possibilité d’être surpris par la verve d’une parisienne personne au sens unique du terme ; c’est-à-dire travailler par sa perception idéalisée de son environnement et assoiffée par l’impossible satiété qui réside dans la découverte de l’autre. Altérité désordonnée quand tu nous tiens ! Finalement il dirait surement ; « c’est malheureux d’être aussi talentueux même en jetant des pavés dans un musée ».